Normandie : terre-de-nos-mères

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La santé de nos ancêtres

 

Les informations que l'on ne trouvent jamais sur nos ancêtres sont celles des maladies qu'ils ont pu contracter, de leur état général et même à leur fin dernière, il est très rare que les actes de sépulture ou de décès indiquent la cause de leur disparition. Les seuls exemples que je peux citer sont des épidémies comme le choléra en 1854 où, en marge des actes, figurait un C indiquant les victimes du mal, en Ariège.

Sinon, nous avons une date de décès et c'est tout, à moins que le défunt n'ait oublié de payer le praticiens ou les remèdes par lui dispensés : là, au cours d'un procès devant le juge de Paix le soignant quel qu'il soit, médecin ou officier de santé voire apothicaire en dit plus sur l'affection qui terrassa l'ancêtre.

Les dossiers médicaux ne sont accessibles qu'après 150 ans.... autant dire impossible pour un AGP

 

Mais dans une correspondance on peut retrouver les petits et les grands maux dont ils ont souffert.

Nous le voyons Albert n'a pas « les deux pieds dans le même sabot » ! Il court de foire en foire, soigne ses bêtes par tous les temps, bref il semble avoir une santé de fer !

 

Il se confie pourtant dans ses courriers : du petit refroidissement parce qu'il pleuvait et qu'il avait passé la journée tout trempé aux alarmes plus graves pour lesquelles il fait venir le médecin. Ça, ce sont des renseignements précieux que nous ne pourrons retrouver dans aucune archive ! Voici des exemples :

 

"J'espère que vous allez bien, moi ça ne va pas, je marche parce qu'il faut marcher

à Léon et Marguerite le 98-1921

 

 

Ses nouvelles dans ce domaine sont brèves une voire deux lignes, il n'est pas enclin à se plaindre mais ces désagréments passagers influent sur ses affaires et c'est bien son principal tracas : malade, il s'implique moins dans les foires et donc moins de bénéfice !!!

Malgré tout il souffre souvent des jambes et de grippes (ou rhumes) et bien sûr comme nous tous des dents !

 

Malheureusement beaucoup de cartes ou lettres ne sont pas datées, il est donc impossible de constituer un journal de santé du grand-père.

Il lutte seul et voit peu le médecin Mais en 1919, il semble traîner une maladie pénible dont il parle dans des lettres adressées à Marguerite. Dans son esprit sans doute un « peu macho », Léon a autre chose à faire ...

 

Là, il semble que ce soit plus grave puisqu'il se plaint de ce mal d'estomac pendant 3 mois ! et qu'il fait venir le médecin à plusieurs reprises....

Il s'en confie toujours à sa belle-fille car Léon n'est pas encore démobilisé (il est encore au Havre pour s'occuper des canons) et il ne veut pas l'inquiéter 

 

« Je pense que vous avez reçu les quelques mots que je vous ai envoyés de Rouen, je souffre toujours dans l'estomac et c'est surtout la nuit que cela me prend vers 1h à 2h du matin ; je n'ai pas sorti ces jours, je ne sais pas si j'irai à Bernay demain, cela dépendra comment je serai. Je retournerai voir le docteur dimanche car je suis bien ennuyé de toujours souffrir comme cela.

Si je vais à Bernay, je me trouverai à midi pour vous voir. J'espère bien la perm de Léon pour me remonter le moral.

Maman Lefèvre va à peu près, elle est plus dure que moi, Jeanne et Thérèse vont bien aussi. Nous attendons des nouvelles de Lucien.

 

Lettre à Margueritte 24-1-1919

 

« Toujours au lit, j'attends le docteur aujourd'hui, ça va tout doucement. Je repose mal dans les nuits et le matin j'ai toujours mal à l'estomac et dans la tête, je suis souvent congestionné et constipé et suis obligé de prendre des lavements. Je suis bien ennuyé, je ne tiendrai plus debout quand je me relèverai, enfin espérons du mieux.

 

Lettre à Margueritte du 1-21919

 

 

« ça va tout doucement, dimanche j'étais bien, j'ai même pris mon auto pour aller à Brionne. Lundi j'étais déjà un peu souffrant, hier j'ai été repris de mal dans le ventre, j'ai souffert toute la nuit et j'ai envoyé une dépêche (?) au docteur ce matin. L'appétit me fait défaut aussi, je me demande si je m'en sortirai, enfin on va voir ce qu'il va dire. J'écris à notre cher Léon aussi en disant que je ressens quelque maladie mais que cela ne va pas être grave. Nous avons reçu deux cartes nous disant sa rentrée à Strasbourg et le changement qu'il y a trouvé.

Avez-vous une réponse sur l'affaire ?

Je vous mettrai un mot demain sur ce que le docteur va dire. J'espère que vous allez bien ainsi que votre famille. Je termine en vous embrassant de tout cœur.

J'écris tout couché, ce n'est pas bien commode.

 

Le docteur vient d'arriver, c'est un peu de congestion des reins occasionnée par le froid encore quelques jours de repos. Il me faudrait du beau temps, je crois que c'est un peu l'opposé en ce moment. »

lettre à Margueritte 20-3-1919

 

 

 

 

Jean Baptiste Albert en né en 1863 le 23 Décembre, il a donc 57 ans quand ses ennuis de santé commencent et ils sont souvent dus au climat normand : humidité, froid et neige provoquent rhumatismes, grippe et refroidissements.

 

Ceci dit, je vous rassure, Albert va se remettre de ses maux d'estomac et va reprendre son rythme de vie éfréné et puis Léon va être démobilisé et enfin Lucien, son gendre ! 

Le moral et le dynamisme reviennent !

 

Nos ancêtres étaient certainement moins douillets que nous et moins enclins à consulter le médecin 



30/12/2022
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