Normandie : terre-de-nos-mères

Normandie : terre-de-nos-mères

VIE QUOTIDIENNE


la Maison du 12 rue Louis Gillain

 

Je vous propose une visite atypique car mes souvenirs les plus forts s’attachent aux pièces que l’on décrit rarement. J’ai toujours été attirée par les caves, les greniers et les cagibis qui recèlent des secrets, lieux de jeu splendides parce que marqués d’interdits familiaux.

 

Commençons donc par la cave qui s’ouvre à gauche dans la cuisine. Il faut descendre trois (ou 4) marches en béton pour y accéder et ne pas oublier d’allumer la lumière avant de descendre sinon il faut remonter dans le noir! Elle est un peu oppressante, cette cave surtout en période de chasse car on peut s’y heurter à des faisans pendus par les pattes qui attendent que leur chair soit à point pour être cuisinée. Des peaux de lapins ou de lièvres attendent le marchand qui passait encore dans ma tendre enfance pour collecter dans une carriole peaux, plumes et chiffons et s’annonçait par de tonitruants : « peaux d’lapins, peaux !! »

C’était une pièce carrée au sol bétonné (?) le mur de droite et celui du fond était tapissés de casiers à bouteilles en fer où reposait le trésor liquide de Pépé (vins rouges, blancs et rosés, cidre bouché brut ou doux mais aussi champagne, cognac et calvados, apéritifs et liqueurs divers, de quoi tenir un siège sans souffrir de la soif) aux goulots cachetés de cire verte ou rouge. Je ne sais pas si ces variations de couleur correspondaient à un classement chronologique, qualitatif ou étaient le fruit du hasard. Chaque déplacement ramenait son lot de bouteilles aussitôt rangées et inspectées périodiquement. La machine à bouchonner était prête à servir.

Devant le mur de gauche trois (?) fûts ou barriques sans doute pour le cidre et la boisson, cidre du quotidien plus ou moins allongé d’eau. Je me demande s’il n’y avait pas, dans le fond, un tonneau plus petit de calva en train de vieillir. Tout cela demandait de l’entretien car les tonneaux « boivent » et il faut chaque année refaire les niveaux surtout pour le calva.

Pots de confiture, conserves (des boites de sardines surtout que l’on faisait vieillir aussi, l’huile se bonifiant avec l’âge, en les retournant périodiquement) et terrines de pâtés et de harengs ou de maquereaux marinés complétaient les réserves. En cas de pénurie de sardines « vieillies », il était possible de se dépanner chez Hutfer qui disposait d’un stock « à point » dans son arrière-boutique mais bien sûr, la longue période d’affinage les rendaient plus chères.

Les confitures ou plutôt des gelées étaient le résultat des cueillettes du jardin : groseilles, framboises, fraises et cassis, rhubarbe (un pied énorme trônait à chaque angle au fond) et coing.

 

 

La foire de Lieurey vers la Toussaint fournissait tout le nécessaire pour la confection des marinades depuis les terrines, les oignons jusqu’aux poissons eux-mêmes. Réalisées et conservées avec soin, elles étaient destinées à fournir les repas maigres agrémentées de pommes de terre bouillies en temps de carême.

 

Foire de Lieurey CPA 1

 

Cette photo a dû être prise un jour de foire : je ne pense pas que les rues soient aussi animées en temps ordinaire !

 

La morue pouvait leur faire concurrence mais je n’en ai pas vu souvent sur la table de mes grands parents. Faire maigre avec de la sole ou du colin était tout de même plus agréable ! La contrition, la pénitence, oui, mais pas jusqu’au sacrifice.

D’ailleurs Pépé avait un sens tout particulier de la religion : il arrivait à l’église, toujours durant la grand-messe, peu avant ou peu après la communion et repartait à peine 10 minutes plus tard dûment béni et libéré par l’ite missa est, pour acheter le gâteau du Dimanche…

 

La cuisine était le royaume de l’employée de maison où Mémé apparaissait parfois pour « mettre de l’ordre » c’est-à-dire passer une « revue de détail » et réprimander vertement le laisser-aller à cause d’une cuillère à café non lavée dans l’évier.

Cette pièce n’était intéressante qu’en période de confection de confiture ou de galettes. Le reste du temps, elle n’avait pour moi aucun attrait.

Mon seul souvenir de la cuisine « ancienne » est celle d’une glacière qu’il fallait alimenter en gros « pain de glace » mais où les achetait-on ?

La grosse cuisinière en fonte, qui était au fond à droite, a dû survivre à la modernisation de la pièce, elle était alimentée en bois ou en charbon indifféremment, je crois, et fournissait aussi de l’eau chaude, elle permettait aussi de mijoter le pot au feu et de garder le café chaud (et non « bouillu ») si l’on avait soin de placer les récipients sur le côté. Pour éviter les brûlures, elle était protégée par une barre en cuivre qui nécessitait un astiquage quotidien. Nous avions la même au 39 rue Thiers.

La confection des confitures était un grand moment, les petits fruits nécessitaient, après lavage, un équeutage à la fourchette ou à la main pour les framboises puis venait la cuisson dans la bassine en cuivre en « touillant » régulièrement, l’écumage et enfin le pressage. Un grand torchon dont le tissage ne devait être ni trop serré, pour laisser passer le jus, ni trop lâche, pour éviter les graines, souple et sans amidon était l’outil essentiel. On remplissait ce torchon de confiture bouillante et il fallait le tordre en le tenant par les deux extrémités jusqu’à exprimer tout le jus. Il était impossible de le faire sans se brûler mais, pour Mémé, les « bonnes » devaient avoir « les mains dures » ; elle, se gardait bien de participer à la phase de pressage, se contentant de vérifier si le jus avait été complètement exprimé… après la mise en pots et le refroidissement, il fallait faire fondre la paraffine, la couler sur les pots puis fermer d’un papier tenu par un élastique ou d’un couvercle. Les pots rejoignaient alors leur étagère dans la cave.

La rhubarbe et les coings étaient plus pénibles à préparer : il fallait enlever la pellicule fibreuse de la rhubarbe sur toute la longueur de la tige en la décollant avec un couteau pointu.

L’épluchage du coing est une terrible épreuve, je n’ai jamais vu de fruit aussi dur et aussi irrégulier !

De mon côté, je m’employais à faire disparaitre l’écume sur de grandes tartines de pain beurré et je goûtais consciencieusement les restes de gelée!

 

 

La salle à manger, archétype de l’intérieur petit bourgeois cossu du milieu XX° siècle, temple de la vie familiale, saint des saints des repas dominicaux… surchargée de meubles « anciens » au point qu’une fois la famille installée à table, il était impossible de se déplacer ! Celui qui était assis au fond de la pièce se retrouvait : dos, d’un côté à un placard contenant la vaisselle « ordinaire », au milieu une cheminée où trônait l’horloge et de l’autre côté un placard dissimulant le coffre-fort surmonté du poste de radio et ne pouvait quitter la table sans faire se lever une ou plusieurs personnes. Ces deux places étaient celles des grands parents et cela tombait bien puisque ni l’un ni l’autre ne se levait au cours du repas quelle qu’en soit la durée ! En cas de problème ou pour le plat suivant, il suffisait d’appeler la « bonne »…

Un buffet monumental occupait le mur de gauche et contenait la vaisselle de fête et des tonnes d’ustensiles indispensables comme les porte-couteaux en cristal (ou en verre…). Il était capital de tout sortir avant le repas, les portes ne pouvaient pas s’ouvrir sans obliger un participant à se lever!

La table ronde suffisait pour les repas de famille habituels mais il était possible de l’agrandir pour les repas importants…ce qui réduisait à néant l’espace libre de la pièce. Tout un arsenal de nappes indiquaient le degré de solennité du repas.

Ces meubles étaient bien sûr sculptés et cirés régulièrement, les décors du pied de la table et du buffet nécessitaient l’emploi d’une brosse à dents pour que l’ouvrage soit fait correctement…

Les dernières inventions se devaient de meubler la pièce le plus rapidement possible, après plusieurs postes de radio, il fallut trouver une place pour la télé qui détrôna la vis de pressoir surmontée d’une plante verte et rendit difficile l’installation du sapin de Noël. En désespoir de cause, il fut exilé dans le salon où personne ne pouvait le voir mais où, au moins, il ne gênait pas. *

 

En sortant de la salle à manger on arrivait dans l’entrée (ou vestibule) qui n’a jamais joué ce rôle puisque la porte principale était toujours fermée et ne servait, au mieux, que de toile de fond pour les photos.

 

devant la porte 1

 

 

Et quelques années plus tard… devant la porte ! CQFD

 

devant la porte 2

 

Derrière cette porte, un porte manteaux, en face, l’escalier menant aux chambres, à droite, le salon, pièce de réception qui ne servait pratiquement jamais et dans laquelle Pépé se réfugiait pour avoir la paix (il disait pour travailler) et faire la sieste loin des plaintes et récriminations de Marguerite.

 

Pépé dans le salon

 

Ici, les volets de la fenêtre au fond de la pièce avaient dû être ouverts pour la photo car ils restaient, ainsi que ceux de la porte fenêtre sur la droite, la plupart du temps fermés…

Cette pièce se divisait en trois espaces différents, dans le fond on aperçoit le lit cosy qui n’eut que peu d’occupants, la bibliothèque et le bureau de Pépé au centre et à l’entrée : une table basse entourée de fauteuils qui parfois servait pour l’apéritif ou le café.

 

Jeanine

 

Quand nous étions nombreux, c’est-à-dire lorsque les Anglais arrivaient, le salon retrouvait un peu de vie. C’était un fumoir où Pépé distribuait ses meilleurs cigares, havanes énormes ou cigarillos pour les fumeurs moins entrainés.

 

Maman

 

Cette pièce a même été témoin des sévices corporels que ma tante distribuait avec un flegme et une impassibilité toute britannique à Francis en priorité, très rarement à Eva (sans doute pour éviter des jérémiades dont elle avait le secret) avant de regagner dignement la salle à manger.

 

Sa dernière mission fut d’abriter les cercueils de Mémé puis de Pépé avant leur inhumation.

 

A l’étage, sur la droite la chambre des grands-parents, avec tout le raffinement bourgeois de l’époque : épais double rideaux de velours et dessus de lit assorti, armoire massive bien cirée, suivie d’une salle de bain éclairée par un œil de bœuf. Cette fenêtre ronde me plaisait beaucoup, elle tranchait sur la rectitude de l’ensemble et j’ai dû compulser des centaines de photos pour la trouver (avec Paulette sur le seuil).

 

Paulette

 

 

La salle de bain était perfectionnée au fur et à mesure des inventions, une baignoire sur pied puis encastrée, un bidet, une machine à laver. La première machine dont je me souvienne, et qui sonna le glas des laveuses à domicile, lavait en tournant horizontalement et il fallait la vider pour rincer, elle n’essorait pas non plus mais disposait de deux rouleaux qu’on plaçait au-dessus du bac et entre lesquels on passait le linge une ou plusieurs fois pour en exprimer l’eau. Il fallait aussi râper les restes de savonnettes comme lessive, par souci d’économie ou parce que la lessive pour machine ne se trouvait pas encore dans le commerce, je l’ignore. Les suivantes furent plus perfectionnées mais au début Mémé les accusaient d’abimer le linge…

 

Face à l’escalier, un cabinet de toilette avec seulement un lavabo et à gauche deux chambres en enfilade. La première, la grande, était une chambre d’ami avec cheminée en marbre, armoire massive au pied d’un lit immense et très haut qui nécessitait une véritable escalade quand nous étions petits. L’été Francis y dormait ; elle devint la chambre de Mémé durant sa maladie.

Eva et moi nous partagions la petite chambre que j’adorais. Comparée à l’autre, c’était un petit cocon, une chambre de poupée meublée de bric et de broc, lit bas et armoire toute petite, éloignée des adultes et où nous pouvions rire et jacasser une partie de la nuit.

 

Au second à droite la chambre de l’employée de maison et à gauche une autre grande chambre prolongée par un cagibis transformé en capharnaüm mais caché par un épais rideau. En haut de l’escalier une petite pièce débarras qui empestait la naphtaline.

Je ne me rappelle pas qu’il y ait eu un grenier

 

la grille

 

 Le seul angle encore disponible dans la salle à manger était occupé par la chaise de Mémé où elle lisait à côté de la fenêtre son « petit feuilleton »

 

Mémé

 

 

 

Ses lectures étaient puisées dans « la Veillée des Chaumières » ou « le Petit Echo de la mode » et ressemblaient plutôt à la collection « Arlequin » qu’à de la littérature classique. Elle lisait aussi l’Eveil de Bernay, le journal local. De toute façon, son temps de lecture était très réduit, car après avoir déambulé en peignoir une heure ou deux, elle ne s’habillait que vers 11h30 et cette activité nécessitait l’intervention de la bonne pour le laçage du corset, un genre de cuirasse gainée de baleines qui enserrait le corps des hanches à la poitrine. Opération longue et délicate car du laçage ni trop serré ni trop lâche dépendait le bien-être de la journée. La bonne se montrait patiente, serrant ou desserrant, elle y jouait l’ambiance des prochaines heures.

Pépé arrivait vers 12h30, allumait la radio (ensuite ce fut la télé) et après un baiser sur le front de sa femme, s’installait à table. Son arrivée avait interrompu la lecture et « les nouvelles » diffusées par les médias,  les conversations ; un silence religieux régnait que seul Pépé pouvait rompre pour quelques commentaires péremptoires. Mémé profitait de la fin du repas pour se lamenter sur la hausse des prix, c’est alors que Pépé se souvenait d’un rendez-vous urgent pour fuir ce sujet périlleux et la maison !


01/02/2023
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2023

Houx

 

Bonne Année et bonne santé à tous  !


31/12/2022
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La santé de nos ancêtres

 

Les informations que l'on ne trouvent jamais sur nos ancêtres sont celles des maladies qu'ils ont pu contracter, de leur état général et même à leur fin dernière, il est très rare que les actes de sépulture ou de décès indiquent la cause de leur disparition. Les seuls exemples que je peux citer sont des épidémies comme le choléra en 1854 où, en marge des actes, figurait un C indiquant les victimes du mal, en Ariège.

Sinon, nous avons une date de décès et c'est tout, à moins que le défunt n'ait oublié de payer le praticiens ou les remèdes par lui dispensés : là, au cours d'un procès devant le juge de Paix le soignant quel qu'il soit, médecin ou officier de santé voire apothicaire en dit plus sur l'affection qui terrassa l'ancêtre.

Les dossiers médicaux ne sont accessibles qu'après 150 ans.... autant dire impossible pour un AGP

 

Mais dans une correspondance on peut retrouver les petits et les grands maux dont ils ont souffert.

Nous le voyons Albert n'a pas « les deux pieds dans le même sabot » ! Il court de foire en foire, soigne ses bêtes par tous les temps, bref il semble avoir une santé de fer !

 

Il se confie pourtant dans ses courriers : du petit refroidissement parce qu'il pleuvait et qu'il avait passé la journée tout trempé aux alarmes plus graves pour lesquelles il fait venir le médecin. Ça, ce sont des renseignements précieux que nous ne pourrons retrouver dans aucune archive ! Voici des exemples :

 

"J'espère que vous allez bien, moi ça ne va pas, je marche parce qu'il faut marcher

à Léon et Marguerite le 98-1921

 

 

Ses nouvelles dans ce domaine sont brèves une voire deux lignes, il n'est pas enclin à se plaindre mais ces désagréments passagers influent sur ses affaires et c'est bien son principal tracas : malade, il s'implique moins dans les foires et donc moins de bénéfice !!!

Malgré tout il souffre souvent des jambes et de grippes (ou rhumes) et bien sûr comme nous tous des dents !

 

Malheureusement beaucoup de cartes ou lettres ne sont pas datées, il est donc impossible de constituer un journal de santé du grand-père.

Il lutte seul et voit peu le médecin Mais en 1919, il semble traîner une maladie pénible dont il parle dans des lettres adressées à Marguerite. Dans son esprit sans doute un « peu macho », Léon a autre chose à faire ...

 

Là, il semble que ce soit plus grave puisqu'il se plaint de ce mal d'estomac pendant 3 mois ! et qu'il fait venir le médecin à plusieurs reprises....

Il s'en confie toujours à sa belle-fille car Léon n'est pas encore démobilisé (il est encore au Havre pour s'occuper des canons) et il ne veut pas l'inquiéter 

 

« Je pense que vous avez reçu les quelques mots que je vous ai envoyés de Rouen, je souffre toujours dans l'estomac et c'est surtout la nuit que cela me prend vers 1h à 2h du matin ; je n'ai pas sorti ces jours, je ne sais pas si j'irai à Bernay demain, cela dépendra comment je serai. Je retournerai voir le docteur dimanche car je suis bien ennuyé de toujours souffrir comme cela.

Si je vais à Bernay, je me trouverai à midi pour vous voir. J'espère bien la perm de Léon pour me remonter le moral.

Maman Lefèvre va à peu près, elle est plus dure que moi, Jeanne et Thérèse vont bien aussi. Nous attendons des nouvelles de Lucien.

 

Lettre à Margueritte 24-1-1919

 

« Toujours au lit, j'attends le docteur aujourd'hui, ça va tout doucement. Je repose mal dans les nuits et le matin j'ai toujours mal à l'estomac et dans la tête, je suis souvent congestionné et constipé et suis obligé de prendre des lavements. Je suis bien ennuyé, je ne tiendrai plus debout quand je me relèverai, enfin espérons du mieux.

 

Lettre à Margueritte du 1-21919

 

 

« ça va tout doucement, dimanche j'étais bien, j'ai même pris mon auto pour aller à Brionne. Lundi j'étais déjà un peu souffrant, hier j'ai été repris de mal dans le ventre, j'ai souffert toute la nuit et j'ai envoyé une dépêche (?) au docteur ce matin. L'appétit me fait défaut aussi, je me demande si je m'en sortirai, enfin on va voir ce qu'il va dire. J'écris à notre cher Léon aussi en disant que je ressens quelque maladie mais que cela ne va pas être grave. Nous avons reçu deux cartes nous disant sa rentrée à Strasbourg et le changement qu'il y a trouvé.

Avez-vous une réponse sur l'affaire ?

Je vous mettrai un mot demain sur ce que le docteur va dire. J'espère que vous allez bien ainsi que votre famille. Je termine en vous embrassant de tout cœur.

J'écris tout couché, ce n'est pas bien commode.

 

Le docteur vient d'arriver, c'est un peu de congestion des reins occasionnée par le froid encore quelques jours de repos. Il me faudrait du beau temps, je crois que c'est un peu l'opposé en ce moment. »

lettre à Margueritte 20-3-1919

 

 

 

 

Jean Baptiste Albert en né en 1863 le 23 Décembre, il a donc 57 ans quand ses ennuis de santé commencent et ils sont souvent dus au climat normand : humidité, froid et neige provoquent rhumatismes, grippe et refroidissements.

 

Ceci dit, je vous rassure, Albert va se remettre de ses maux d'estomac et va reprendre son rythme de vie éfréné et puis Léon va être démobilisé et enfin Lucien, son gendre ! 

Le moral et le dynamisme reviennent !

 

Nos ancêtres étaient certainement moins douillets que nous et moins enclins à consulter le médecin 


30/12/2022
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Mener des bestiaux à la gare

 

Il n'y a pas de gare à Notre Dame d'Epine, je pense que ça ne vous surprendra pas ! Alors comment acheminer les bovins jusqu'au marché ou à la foire ? A lépoque, il faut les emmener à pied jusquà la gare la plus proche et la plus directe : Brionne ou Bernay Cétait la tâche du vacher levé très tôt pour avoir la route à lui, encore qu'au début du siècle les routes ne devaient pas être encombrée outre mesure Il devait parcourir 15 km avec les bêtes, un genre de transhumance (comme en Couserans) les meneuses emmenant le troupeau

Nous avons essayé mon cousin et moi de reconstituer ce parcours, il fallait éviter le centre ville et le troupeau passait par « la rue aux bœufs » , voilà les seuls indices certains  :

rue aux boeufs Bernay

 

Elle longe le mur du cimetière Sainte Croix à gauche et débouche sur la rue Louis Gillain (de Pont Audemer à l'époque) Et arrive face au portail de la maison de mes grands-parents 

La photo est récente et elle ne devait pas être bitumée à l'époque 

Le vacher d'Albert était surnommé « jambes de laine » à cause, je pense de sa démarche souple

Donc les bestiaux arrivaient en gare de Bernay pour être transportés en wagon jusqu'à la foire

Ce déplacement me pose encore bien des questions : le vacher avait il des chiens pour le seconder, était il seul, les bêtes avaient elles des sonnailles, de combien de bêtes pouvait se composer ce troupeau etc !

Après, le patron se chargeait du reste ! Et ce n'était pas forcément de tout repos : Albert relate qu'un jour il s'est fait « serré par un boeuf » entendez par là coincer contre la paroi du wagon et ses côtes en ont pâti sérieusement ….

 


18/11/2022
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Choix des cartes postales

 

La carte postale illustrée et en couleur est encore une invention récente, le grand-père Albert devait les choisir avec soin et je pense pour faire passer un message à son fils !

Léon n'est pas marié au début de la correspondance, alors il reçoit nombre de cartes de jolies filles (selon les critères de beauté de l'époque ou du grand-père...) pour lui rappeler qu'il est en âge de convoler !!!


belle fille 1915 réduite

 

 

belle fille SD réduite

 

Ensuite Léon est mobilisé, il reçoit quelques photos de généraux pour soutenir, sans doute, son patriotisme

général réduite

 

mais toujours de filles avenantes pour « le repos du guerrier » !

 

Enfin, Léon a épousé Margueritte en 1918 alors qu'il est encore sous les drapeaux mais le Poilu va bientôt revenir et Albert s'emploie, à sa manière, à lui rappeler la Bible « croissez et multipliez » : un déluge de bébés envahit les cartes postales... A noter qu'ils semblent tous être des petits garçons Message sous jacent rendez-moi grand père

bébé SD réduite

 

 

bébé SD 3 réduite

 

Las, le couple aura deux filles !!!


09/11/2022
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